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institut carnot mica
MICA réinvente la
photopolymérisation
L’institut a développé une série de photocatalyseurs qui permettent la
polymérisation de résines à partir de simples LED.
La synthèse des polymères se fait tra- professeur Jacques Lalevée de l’institut MICA.
ditionnellement par des procédés à Le résultat est là. Non seulement la preuve a
haute température, forts consomma- été faite, mais la recherche a donné lieu à deux
teurs d’énergie. Une autre voie existe publications dans de prestigieuses revues. Last
toutefois pour effectuer la polymérisation. Elle but not least, un industriel teste d’ores et déjà
fait appel à des sources de rayonnement ultra- les solutions développées par MICA sur ses
violet. Cette photopolymérisation est utilisée propres polymères…
de longue date pour le séchage de vernis, par
exemple. La technique cependant souffre de Effectuer une photopolymérisation consiste à
deux inconvénients. Moins gourmande en éner- utiliser les photons émis par une source pour
gie que les procédés classiques, elle nécessite former des radicaux libres qui créeront les
malgré tout une quantité d’énergie non négli- germes permettant d’engendrer la réaction de
geable. Quant à l’utilisation du rayonnement polymérisation dans une résine. Cette transfor-
ultraviolet, son utilisation dans l’industrie n’est mation se fait via des photorécepteurs, ajoutés
pas exempte de dangers. sous forme d’additifs dans les résines. « Le défi
L’institut Carnot MICA a pensé utiliser une que nous nous étions fixé était de trouver la
nouvelle méthode pour gommer ces défauts. solution qui permettrait à la fois de collecter
Elle consiste à réaliser une photopolymérisa- l’énergie des photons le plus efficacement pos-
tion non plus à l’aide de sources de rayonne- sible et, en outre, de le faire avec un minimum
ment ultraviolet mais en utilisant de simples d’additifs car ces derniers peuvent être source
LED. Cet éclairage qui s’est récemment déve- d’inconvénients par la suite. »
loppé à grande vitesse présente tous les atouts
pour réaliser des procédés de polymérisation Ainsi, pour ce faire, le laboratoire a choisi non
simples et respectueux de l’environnement : les pas d’utiliser des photorécepteurs classiques
sources sont de faible coût, elles ont une durée mais des photocatalyseurs. De par les proprié-
de vie très longue et ne consomment que très tés même des catalyseurs, ils permettaient en
peu d’énergie. effet d’obtenir la réaction souhaitée avec seu-
lement une très petite quantité de produits.
« Nous avions mené quelques travaux prélimi- « Nous avons travaillé sur des catalyseurs
naires qui nous donnaient à penser que cette à base de cuivre qui présentaient l’avantage
voie pouvait être développée. Grâce à l’abonde- d’être connus et disponibles à faible coût »
ment Carnot, qui nous a permis de financer un indique Jacques Lalevée. Le travail de synthèse
post doctorant pendant une année, nous avons de catalyseurs possédant les propriétés vou-
pu nous lancer dans une recherche exploratoire lues a été effectué en lien avec un autre institut
dans le but de valider cette idée », raconte le Carnot, STAR, au sein duquel un post doctorant
