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institut carnot onera
L’Onera gomme les défauts
des souffleries
En mêlant essais en soufflerie et simulation numérique, l’institut offre une
«solution unique pour améliorer les résultats des essais aérodynamiques
des aéronefs.
Le principe de l’abondement Le calcul numérique lui aussi se heurte à des
Carnot est idéal pour mener des difficultés. « Les phénomènes aérodynamiques
recherches exploratoires, celles se produisent à grande échelle, celle de l’avion
que l’on pressent intéressantes mais tout entier, mais localement des phénomènes
au sujet desquelles on ne dispose que de très à l’échelle de quelques millimètres peuvent
peu de certitudes » affirme Patrick Wagner, aussi avoir une influence importante. Avec un
Directeur des grands moyens techniques de tel écart dans les échelles, il est compliqué de
l’institut Carnot ONERA. Il parle en connais- tout parfaitement prendre en compte dans
sance de cause. Grâce à un tel ressourcement une simulation par des modèles théoriques »
scientifique, l’institut a pu se lancer dans un explique Patrick Wagner.
projet que personne jusque-là n’avait entrepris.
L’idée s’étant avérée excellente, il en tire d’ores Aucun outil n’est pleinement satisfaisant ?
et déjà les premiers bénéfices en fournissant Pourquoi dans ce cas ne pas associer le virtuel
un nouveau type de prestation à l’industrie. Et et le réel pour mieux faire ? Autrement dit, ne
il est le seul au monde à l’offrir. pourrait-on exploiter la simulation numérique
pour gommer les effets indésirables des essais
Le sujet en question concerne les études en soufflerie et, ainsi, recréer l’environnement
menées en soufflerie sur les aéronefs. Il y a réel de l’avion ? Voilà la question qui a consti-
deux outils pour concevoir un avion du point tué le point de départ du ressourcement qui
de vue de l’aérodynamique. Le premier est la s’est traduit par le projet SAO pour Soufflerie
soufflerie. L’Onera en possède plusieurs. Le Assistée par Ordinateur.
second est la simulation numérique. Aucun
n’est parfait. Les études menées en soufflerie Une première étape du programme a déjà
sont affligées de trois biais. Comme la maquette abouti. En effectuant une simulation numé-
sur laquelle sont effectués les essais ne vole pas, rique sur une maquette dépourvue de sup-
il faut bien la maintenir par un solide support, port, puis en reprenant le travail sur la même
un « dard ». Cet élément introduit des pertur- maquette, mais dotée cette fois de son encom-
bations. Deuxième problème, deuxième source brant dard, il est devenu possible de quantifier
de perturbations : un avion vole en champ libre. les perturbations introduites par sa présence.
La maquette, elle, se trouve dans un local avec Lors du dépouillement des essais en souffle-
des parois. Dernier biais : quoi qu’on fasse, rie, il suffit désormais d’apporter les correctifs
sous l’effet des contraintes, une maquette ne issus du calcul pour, comme par magie, s’affran-
se déforme pas exactement de la même façon chir des effets du support. « Nous avons déjà
que son homologue à l’échelle 1. effectué plusieurs prestations de ce type pour