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   institut carnot irstea

Irstea cherche à prolonger
la durée de vie des dispositifs
d’irrigation localisée

Le colmatage des goutteurs qui dispensent l’eau est un problème pour
l’industrie de l’irrigation et l’agriculture. L’institut s’attache à mieux comprendre
les phénomènes pour fournir des solutions de maintenance adaptées.

L’irrigation localisée, ou micro-irri-                Celui-ci évalue couramment pour eux la sensi-
             gation, dispose de très nombreux         bilité de leurs goutteurs aux particules suscep-
             atouts. En apportant de faibles quan-    tibles de les boucher au moyen d’une méthode
             tités d’eau, éventuellement addition-    que Irstea propose à l’ISO (Organisation inter-
née de fertilisants, à l’endroit précis où elle       nationale de normalisation). Grâce à l’abon-
est consommée, elle permet des économies              dement Carnot, Irstea a pu entreprendre des
d’eau et d’énergie significatives par rapport à       recherches dans le but d’aller plus loin et de
la traditionnelle aspersion. Mais elle souffre        mieux comprendre les phénomènes à l’origine
d’un fâcheux inconvénient  : le colmatage du          du colmatage afin soit de l’éviter (conception et
dispositif dispensant le liquide, le « goutteur ».    prévention), soit de le résorber (maintenance).
D’une part, cela réduit la durée de vie des ins-
tallations : « Elle est couramment de 3 à 7 ans       Dans le goutteur, l’eau est amenée à suivre un che-
en France alors qu’on pourrait facilement             minement complexe dans des canaux de quelques
atteindre 10 ans ou plus  » dit Bruno Molle,          millimètres carrés de section et d’une longueur de
responsable de la plate-forme PReSTI, dédiée          quelques dizaines de centimètres, le bien nommé
à l’irrigation, au sein de l’institut Carnot Irstea.  « labyrinthe ». Il a pour fonction de transformer
Il y a plus ennuyeux encore : « Lorsque l’agri-       l’écoulement turbulent du fluide en un écoule-
culteur constate une diminution des débits de         ment laminaire. Cela limite la dépendance du
quelques goutteurs qui commencent à se bou-           débit du goutteur à la pression et permet un arro-
cher, il cherche à compenser le déficit d’apport      sage homogène pour tous les goutteurs placés le
d’eau en augmentant les durées d’irrigation.          long du tuyau d’arrosage. C’est ce labyrinthe qui
Comme le colmatage n’est pas homogène, les            a le mauvais goût de se boucher.
quantités d’eau apportées en moyenne sont
finalement soit excédentaires soit déficitaires       Le laboratoire étudie ainsi toutes les causes de
suivant les endroits » ajoute-t-il.                   colmatage : la façon dont se déposent les par-
                                                      ticules, les conditions de création d’un biofilm
Pour ces raisons les agriculteurs souhaitent dis-     ou encore la façon dont des espèces chimiques
poser de goutteurs plus performants. De même          sont amenées à précipiter dans le labyrinthe. Un
que les industriels qui conçoivent ces produits       phénomène fort complexe car dépendant d’une
et souhaitent les améliorer. Nombre de ces der-       multiplicité de paramètres, depuis la qualité
niers travaillent en partenariat avec l’institut.     de l’eau jusqu’à la taille des particules. « Avec
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