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Mercredi 29 mars 2023

Réduction de l’empreinte environnementale du numérique

Carnot Inria

Le Carnot Inria et l'entreprise Qarnot en soutien avec l'ADEME lancent un projet de recherche commun.

L’essor de l’industrie digitale a mis en exergue la pollution numérique et ses multiples facettes : fabrication des terminaux, consommation en électricité et en eau des data centers, fin de vie des équipements… La prise de conscience et le passage à l’action doivent se porter à toutes les échelles, en prenant en compte de nouvelles solutions. Les infrastructures décentralisées, dites "edge", présentent des atouts majeurs que le Carnot Inria et l'entreprise Qarnot souhaitent évaluer et optimiser avec le lancement du défi PULSE.

Mesure, modélisation, distribution, optimisation : le projet de recherche promet des avancées concrètes pour réduire l’empreinte du numérique.

Puissance de calcul géorépartie et chaleur fatale informatique

Dans ce domaine, Qarnot se démarque des data centers traditionnels en proposant une solution décentralisée permettant notamment la valorisation de la chaleur émise par les serveurs. Ces serveurs, positionnés directement là où la chaleur est nécessaire, exécutent des calculs complexes dans des bâtiments ou des sites où la "chaleur fatale informatique" pourra être valorisée (logements, réseaux de chaleur, piscines, entrepôts logistiques). À la différence des data centers classiques, Qarnot ne dépense pas d’énergie pour refroidir les serveurs, et mutualise une source d’énergie pour deux usages : le calcul intensif et la chaleur durable.

Évaluer et mesurer la pertinence d’une infrastructure edge

Le Carnot Inria et Qarnot lancent le défi PULSE (pour "PUshing Low-carbon Services towards the Edge") visant à mesurer, comprendre et optimiser les consommations d’énergie d’infrastructures de calcul distribuées. Le défi PULSE permettra de mobiliser aux côtés de Qarnot les compétences de plusieurs équipes-projets du Carnot Inria. Il documentera les performances et les atouts du edge computing, ainsi que les marges d’amélioration de son efficience logicielle et environnementale.

Ce projet de recherche, engagé pour quatre ans

Il repose sur deux axes et six sous-projets, et s’attachera d’abord à dresser un bilan objectif des apports d’une infrastructure distribuée en comparaison avec une infrastructure centralisée, type data center. Ces recherches permettront donc d’évaluer concrètement les bénéfices de services numériques en bordure de réseau. Ce travail reposera notamment sur la mesure précise des consommations des processeurs décentralisés, aux niveaux matériel comme logiciel, et le bilan de ces infrastructures tout au long de leur cycle de vie.

Optimiser l’efficience des infrastructures géodistribuées pour en réduire l’impact environnemental

Dans le second axe, les scientifiques du défi viseront à optimiser l’exécution des tâches pour en limiter les consommations, en améliorant notamment leur distribution, leur répartition, leur utilisation et donc in fine la qualité de service.

Le Carnot Inria et Qarnot entendent donc s’attaquer au sujet de la pollution numérique à un niveau très fin, en complément des travaux d’amélioration réalisés à grande échelle.